Cinéma de Sève
1400 boul. de Maisonneuve O. (métro Guy-Concordia)
Cinéma VA-114
1395 boul. René-Lévesque O. (métro Guy-Concordia ou Lucien l’Allier)
VOF = Version Originale Français
VOA = Version Originale Anglaise
VOSTA = Version Originale avec Sous-Titres Anglais
VOASTF = Version Originale Anglaise avec Sous-Titres Français
Admission: 9$, 7$ (étudiant.e.s/students, 65+)
Billets disponibles sur place à partir de 18h/Tickets available at the door from 6pm
Dimanche 15 janvier
6:30pm
Cinéma VA-114
SUNSET BOULEVARD (Boulevard du Crépuscule)
(1950, É.U., 110 min., 16mm, V.O.A.) Billy Wilder
Un mort nous parle. Il nous raconte sa rencontre avec une star du muet oubliée, qui vit recluse sous la garde d’un étrange majordome. Elle rêve de faire son grand retour au cinéma, alors que lui est un scénariste raté. Le drame semble inévitable. Dans ce film crépusculaire, presque gothique, Billy Wilder propose une réflexion fascinante sur l’histoire du cinéma, l’éphémère de la gloire et la cruauté d’Hollywood. Réflexion d’autant plus troublante qu’elle renvoie à la vie de ses acteurs. La magnifique Gloria Swanson, l’une des actrices les plus adulées des années 20, avant que sa carrière ne s’étiole. Et Erich Von Stroheim, réalisateur génial et maudit qui s’est brûlé à Hollywood en une petite dizaine de films d’une ambition et d’une liberté délirantes, dont Queen Kelly avec une certaine… Gloria Sawnson. Ces acteurs plus grands que nature, des scènes d’anthologie et un magnifique noir et blanc font de Sunset Boulevard l’un des plus beaux films sur le cinéma. « Are you ready for your close up? »
Sunday January 15
6:30pm
Cinéma VA-114
SUNSET BOULEVARD
(1950, U.S., 110 min., 16mm) Billy Wilder
Sunset Blvd. represents the center stone in Billy Wilder’s glittering cinematic tiara. Part film noir, part black comedy, it stands as one of the greatest cinematic achievements in the history of the medium and is the greatest film about Hollywood ever put on celluloid by one of its own. Wilder said the genesis of the film came when, as a new arrival to Hollywood in the 1940s, he would drive down Sunset Blvd. and see all the sprawling mansions built in the 1920s by mostly forgotten movie stars and wonder what their lives must be like after the parade had passed them by.
It stars William Holden as Joe, Erich Von Stroheim as the butler and Gloria Swanson as fallen idol Norma Desmond. The acting is flawless, with each actor fully inhabiting the skin of his or her character. And the camera work and music blend effortlessly to the highly quotable script. Joe: “You’re Norma Desmond. You used to be in silent pictures. You used to be big.” Norma bitterly retorts: “I am big. It’s the pictures that got small.”
If there’s one thing you won’t be getting, it’s a small picture as we present it for you in all its glory on a large theatrical movie screen.
Dimanche 29 janvier
6:30pm
Cinéma de Sève
BLOW-UP
(1966, R.-U. / Italie / É.-U., 111 min., 35mm, VOASTF) Michelangelo Antonioni
Au hasard d’une promenade, un photographe de mode prend un cliché d’un couple dans un parc. Il découvre dans ses agrandissements de la photo les indices d’un meurtre. Retournant sur les lieux, il trouve un cadavre qui aura bientôt disparu.
Ce qui pourrait s’annoncer comme un polar est en fait une méditation sur l’image et une plongée dans les dérives et les excès du « swinging London » des années 1960 – dont David Hemmings et Vanessa Redgrave deviennent les icones. L’acte photographique est ici associé à une forte charge érotique et sensuelle; les scènes entre le photographe et son modèle sont des pièces d’anthologie de ce mélange de domination et de fascination. Un questionnement qui était dans l’air du temps, si on pense à Peeping Tom (1960) de Michael Powell sur un sujet similaire : crime, image, sexualité, femmes. Reste pourtant un doute : l’image est-elle une preuve, peut-on croire ce qu’on y voit? Échappe-t-elle à son créateur? Le photographe s’y perd, ne peut confirmer ni oublier ce crime dont il n’existe aucune trace sinon dans cette unique photo. Difficile de ne pas y avoir une projection d’Antonioni, de son rapport aux actrices et au cinéma. Un cinéma où le récit se delete, où les illusions tombent, où tout questionnement existentiel est perdu d’avance. Et d’où émerge une esthétique radicale qui étonne encore et reste rarement égalée plus de cinquante ans plus tard. Nous vous proposons ici une magnifique copie 35 mm restaurée et sous-titrée en français.
Sunday January 29
6:30pm
Cinéma de Sève
BLOW-UP
(1966, U.K.,/Italy/U.S., 35mm, 111 min.) Michelangelo Antonioni
While strolling by a park, a fashion photographer snaps a shot of a couple. While blowing up the image from a camera negative in his lab, he discovers clues to what appears to be a murder. Returning to the scene, he finds a corpse that soon disappears.
This film is mostly a meditation on the power of the image as it dives into excesses of the swinging 1960s of London in which David Hemmings and Vanessa Redgrave are icons. Here, the act of photographing is associated with the erotic and the sensual; the scenes between photographer and model are anthology pieces that deal with fascination and domination. This was a popular theme at the time if we consider Michael Powell’s PEEPING TOM (1960) explored similar subjects; crime, image, sexuality, women. But doubts remain: is an image proof? Can we believe what we see? Does truth escape the image maker? The image cannot confirm or ignore the crime for which no trace exists but a single photo. It is hard to view the work of Antonioni without seeing his relationship with the actress and with cinema itself. A cinema in which the story deletes itself, where illusions shatter, where all existential questions are lost from the beginning. And where a rarely-equalled radical view still moves us, over 50 years later.
Offered is a beautiful restored 35mm print.
Dimanche 12 février
6:30pm
Cinéma VA-114
FACES
(1968, États-Unis, 130 min., 35mm, VOA) John Cassavetes
Le film commence par un chef d’entreprise assez prospère (John Marley), qui se rend à l’appartement d’une prostituée en revenant du travail. La prostituée (Gena Rowlands) et sa colocataire sont déjà en train de divertir deux hommes. L’alcool et les blagues de mauvais goût coulent à flots. Marley finit par rentrer chez lui, ce qui mène à une confrontation avec sa femme (Lynn Carlin), une inoubliable scène d’anthologie. Assis dans la salle à manger, ils parlent de sexe d’une façon tellement ampoulée et détachée que cela ne fait que confirmer la peur et leur répression de la chose sexuelle. Rendu courageux par l’alcool, Marley annonce qu’il veut divorcer, et, devant sa femme, appelle la callgirl. S’entremêlent alors deux histoires: Marley qui passe la soirée avec la prostituée, et la soirée de filles de sa femme avec trois amies.
Le réalisateur John Cassavetes a toujours exigé de ses acteurs un jeu d’une extrême intensité ce qui confère à leurs performances dans ses films un hyperréalisme. Le jeu des acteurs de Faces semble souvent plus réel et plus frénétique que le serait celui de véritables travailleurs acharnés, hommes d’affaires ou prostituées. Ils incarnent leur rôle en prenant le risque de se perdre dans leur inquiétante quête d’authenticité. Ceci s’applique à la plupart des films de Cassavetes, mais c’est dans Faces qu’il a trouvé l’approche dramatique qu’il allait peaufiner pour le reste de sa carrière. Laissez-vous emporter par ce film.
Sunday February 12
6:30pm
Cinéma VA-114
FACES
(1968, U.S., 130 min., 35mm) John Cassavetes
The film begins with a fairly prosperous executive, (John Marley), stopping off at a prostitute’s apartment on his way home. The hooker (Gena Rowlands) and her roommate are already entertaining two men, and there is some alcoholic give-and-take punctuated with stale dirty jokes. Marley eventually goes on home, and there is a scene with his wife (Lynn Carlin) that is one of the single best scenes you’ll ever see in a movie. They sit at the dining room table and talk about sex, and just in the way they form their sentences you can see they’re terribly “sophisticated” and verbal, but really very frightened and repressed. In a burst of alcoholic ethics, Marley announces he wants a divorce, and telephones the call girl while his wife watches. We then follow two stories, Marley’s evening with the prostitute, and his wife’s outing with three women friends.
Director John Cassavetes was interested in actors and their freak-show intensities. Their performances give his films a hyper-real quality. The actors in Faces frequently seem more alive and manic than actual working stiffs, businessmen, and prostitutes, and they fill these roles while still seeming like actors, but actors on the edge of some kind of metabolic, nervy extremism. This is true of Cassavetes films in general, but Faces is where he confidently found that trademark style. It carried through the rest of his films. See it and be taken by it.
Dimanche 26 février
6:30pm
Cinéma de Sève
REAR WINDOW
(1954, États-Unis, 112 min., 35mm, VOASTF) Alfred Hitchcock
Le photoreporter L.B. Jeffries (James Stewart), immobilisé par une jambe cassée, passe le temps en menant sa propre surveillance de quartier de la fenêtre de son appartement. Il observe le quotidien de ses voisins: un compositeur qui a perdu l’inspiration, une femme seule qui prépare un souper aux chandelles pour un amoureux imaginaire, et “Miss Torso”, une sculpturale ballerine. C’est cependant le locataire de la fenêtre d’en face, le marchand de bijoux, (Raymond Burr), qui retient le plus son attention, surtout depuis que la femme du marchand disparaît sans laisser de trace. Assassinée, peut-être ?
Des films de Hitchcock, Sueurs froides est plus personnel, Psychose plus étrange, La Mort aux trousses plus palpitant, mais Fenêtre sur Cour donne l’opportunité au maître du suspense d’étaler tout son talent en présentant un film dépouillé, sophistiqué et sinistrement génial . Un film sur le visionnement de films, car, dans une salle obscure, nous sommes tous L.B. Jeffries.
La partie la plus savoureuse de Fenêtre sur Cour est le constant badinage à double sens entre Stewart et sa partenaire Grace Kelly. Hitchcock la présente aux spectateurs en très gros plan – glissant vers la caméra, suivi d’un lent baiser. Ce faisant, le réalisateur s’assure que le spectateur voit ce que Jeff voit. Il s’agit peut-être du baiser le plus sensuel de l’histoire de cinéma. Leur relation n’est pas sans problèmes. Jeff croit son métier trop dangereux et incompatible avec celui de Lisa dans le domaine de la mode. Lisa est en désaccord. L’infirmière Stella (Thelma Ritter), qui fait campagne pour Lisa, livre quelques-unes des meilleures répliques du film. Celle-ci résume bien Fenêtre sur Cour et l’éternelle fascination de Hitch pour le voyeurisme : “Nous sommes devenus une société de voyeurs. Ce que les gens devraient faire, c’est sortir de chez eux et regarder à l’intérieur pour faire changement.”
Le Cinéclub de Montréal croit quant à lui que les gens devraient sortir de chez eux, et assister à une projection de ce film en version 35 mm!
Conférencière : Originaire de Gap en France, Bruno Philip a commencé sa carrière au théâtre. Il a étudié au Conservatoire d’art dramatique de Québec et à l’École du cirque de Paris. Diplômé en production cinématographique de l’Université Concordia, il a signé la photographie d’une trentaine de films en télévision et au cinéma. Ses expériences l’ont amené à travailler dans divers pays, dont les États-Unis, l’Angleterre et la Grèce. Il est un membre actif de la Canadian Society of Cinematographers depuis 1998..
Sunday February 26
6:30pm
Cinéma de Sève
REAR WINDOW
(1954, U.S., 112 min., 35mm) Alfred Hitchcock
Photojournalist L.B. Jeffries (James Stewart) is laid up with a broken leg who decides to kill time by conducting his own neighbourhood watch out the window of his Greenwich Village apartment. Like a channel-surfer, he tunes into his neighbours’ day-to-day lives, eyeing a frustrated composer who can’t nail that new tune, a lonely woman who prepares meals for imaginary dates, a shapely ballerina he affectionately calls “Miss Torso”. But it’s the costume-jewelry salesman (Raymond Burr) directly across the courtyard that most captures Jeff’s attention, especially when the salesman’s wife disappears without a trace. Murdered perhaps?
Sure, VERTIGO is more personal, PSYCHO more bizarre, NORTH BY NORTHWEST more thrilling. But REAR WINDOW shows the Master of Suspense at his most spare, sophisticated and sinisterly clever – a movie that is essentially about watching movies.
The most delicious part of REAR WINDOW is the sex-charged banter between Stewart and his costar Grace Kelly. By introducing Kelly’s ‘Lisa’ in extreme close-up – gliding towards the camera, followed by a slow kiss – Hitchcock makes sure we see what Jeff sees. He also delivers what may be the most sensual kiss in screen history. Their relationship is not without its problems. Jeff believes that his dangerous photo work will never mesh with Lisa’s fashion-model lifestyle. She doesn’t think it should make a difference. Campaigning for Lisa is nurse Stella (Thelma Ritter), who delivers some of the movie’s best lines. One of them sums up REAR WINDOW and its director’s ongoing fascination with voyeurism: “We’ve become a race of Peeping Toms. What people ought to do is get outside their house and look in for a change.”
The Film Society says that what people ought to do is get outside their house and attend a screening of this film as a pristine 35mm print!
Guest speaker: Originally from Gap, France, Bruno Philip began his career in theater. He studied at the Conservatoire d’art dramatique de Québec and at the École du cirque de Paris. After graduating from Concordia with a degree in film production, he became cinematographer of some thirty films for television and cinema. His experiences have led him to work in various countries, including the United States, England and Greece. He is an active member of the Canadian Society of Cinematographers since 1998 and has promised to share some incredible stories around Hitchcock’s REAR WINDOW.
Dimanche 12 mars
6:30pm
Cinéma VA-114
LES VACANCES DE M. HULOT
(1953, France, 83 min., 16mm, francais et anglais) Jacques Tati
Pendant que les vacanciers envahissent une paisible station balnéaire du littoral breton, Monsieur Hulot, célibataire dégingandé et farfelu, débarque au volant de sa vieille voiture pétaradante. À peine a-t-il franchi la porte de l’Hôtel de la Plage que s’enchaînent gags et catastrophes. Plein de gentillesse et de bonne volonté, mais maladroit comme il n’est pas permis, il va perturber la quiétude et semer le désordre dans le quotidien des autres pensionnaires qui ne demandent qu’à savourer un peu de calme et de tranquillité.
Venez découvrir Les Vacances de Monsieur Hulot et assister à la naissance d’un des plus célèbres personnages du cinéma français. Avec sa pipe, ses pantalons trop courts et ses innombrables gaffes, Monsieur Hulot est un grain de sable dans la mécanique bien huilée de la bonne société bourgeoise en villégiature. Ses vacances prennent l’allure d’une satire polie et sans méchanceté de la France d’après-guerre.
Du début à la fin, les gags, simples et efficaces, s’enchaînent, soulignant la perpétuelle contradiction entre ce personnage hors du commun et tout ce qui l’entoure. Chez Tati, tout est affaire de déséquilibre, de postures et de gestuelles. Bien plus qu’un simple hommage au cinéma burlesque américain, Tati réinvente le genre en y apportant sa propre touche. Son utilisation unique du son à des fins comiques est centrale dans son oeuvre. S’ajoute à cette écriture sonore et musicale complexe, une maîtrise absolue de la mise en scène, chorégraphiée au millimètre près, et un sens aigu du cadrage: tout élément superflu est éliminé de façon à rendre l’image – et les gags – le plus clair possible. Tati utilise également le plan séquence et les plans d’ensemble avec une grande profondeur de champ ce qui exagère les situations comiques et crée un décalage entre les objets et les gens qui se côtoient, mais ne se touchent pas.
Avec Monsieur Hulot, on rit beaucoup, mais on est surtout séduit par le talent et la poésie de cet artiste, réalisateur et interprète, qui aura marqué profondément l’histoire du cinéma. Un pur chef-d’œuvre du cinéma burlesque, à (re)découvrir projeté sur pellicule.
Sunday March 12
6:30pm
Cinéma VA-114
MR. HULOT’S HOLIDAY (Les Vacances de M. Hulot)
(1953, France., 83 min., 16mm, French and English) Jacques Tati
As vacationers invade a peaceful seaside resort on the Brittany coast, Monsieur Hulot, a gangly and eccentric bachelor, arrives at the wheel of his old, backfiring car. No sooner has he entered the Hotel de la Plage than he starts to fall into a series of gags and disasters. Full of kindness and good will, but clumsy as can be, he will disturb the tranquility and sow disorder in the daily lives of the guests who only want to enjoy a little peace and quiet.
To discover MR. HULOT’S HOLDAY is to witness the birth of one of the most famous characters of French cinema. With his pipe, his too short pants and his countless blunders, Monsieur Hulot is a grain of sand in the well-oiled mechanism of the good bourgeois society on vacation. His vacation takes on the appearance of a polite and unkind satire of post-war leisure in France.
From the first to the last minute of the film, the gags, simple and effective, follow one another, underlining the perpetual contradiction between this unusual character and everything (and everyone) around him. With Tati, everything is about imbalance, postures and gestures. Much more than a simple homage to American burlesque cinema, Tati reinvents the genre by bringing to it his creative genius in the treatment of sound, which constitutes in his work a fundamental comic element. In addition to this complex sound and musical structure, Tati has an absolute mastery of staging, choreographed to the millimeter, and a keen sense of framing: any superfluous element is eliminated so as to make the image – and the gags – as legible as possible. Tati also uses sequence shots and long shots with a large depth of field to emphasize the comic situations and the discrepancy between things and people who live together but do not mix.
With Monsieur Hulot, we laugh a lot, but we are especially seduced by the talent and the poetry of this artist, director and performer, who will have deeply marked the History of Cinema. A pure masterpiece of burlesque cinema, to be (re)discovered projected as genuine motion picture film.
Dimanche 26 mars
6:30pm
Cinéma VA-114
THE WITCH (La strega in amore)
(1966, Italy, 109 min., 16mm, anglais) Damiani Damiano
Dans ce film d’horreur italien au rythme tranquille, basé sur un roman du célèbre écrivain espagnol Carlos Fuentes, la belle et enjôleuse Rosanna Schiaffino joue Aura, la fille d’une inquiétante veuve incarnée par Sarah Ferrati. Les deux femmes vivent seules dans une vieille maison qui s’écroule au cœur de Rome, et attirent des hommes ne se doutant de rien à un destin tragique, leur promettant passion et plaisirs au-delà de leurs désirs les plus fous. Richard Johnson (The Haunting, Khartoum, Zombi) joue un historien curieux du nom de Sergio qui répond à une annonce de journal demandant quelqu’un pour « cataloguer des manuscrits dans une bibliothèque privée ». Il se retrouve ensuite face à ces deux mystérieuses dames. Leur bibliothèque poussiéreuse et pleine de rats est négligée depuis longtemps, et elles ont besoin de quelqu’un qui pourra transcrire les journaux intimes érotiques du maître de la maison, mort depuis longtemps. Toutefois, il n’est point facile de travailler quand la ravissante Aura et sa mère dominatrice ne cessent de le distraire. Bientôt, il commencera à négliger ses tâches et à s’embrouiller dans un enchevêtrement mortel de secrets et de mensonges tissé par les deux femmes qui l’ont pris au piège. L’enchanteresse et la vieille sorcière peuplent des contes folkloriques depuis des siècles, et dans The Witch, cette éternelle fascination avec la dualité féminine prend le devant de la scène.
Ce film en noir et blanc est submergé d’ombre et de lumière, entouré de paysages urbains brumeux, pris dans un labyrinthe de longs couloirs et de corridors tordus. Les personnages du film sont séparés par des objets bien placés, et réunis par de longs et persistants gros plans. Damiani cadre la plupart de l’action dans des fenêtres et des portes, afin que les spectateurs deviennent voyeurs autant qu’observateurs, alors que la production entière tient ensemble grâce à la brillante trame musicale de Luis Bacalov, qui prend parfois des virages Afro-jazz.
Il s’agit d’un merveilleux exemple d’Euro-horreur à thèmes adultes et d’épouvante cérébrale qui semble avant tout chercher à nourrir une ambiance de crainte, et y réussit à merveille. Les moments d’horreur que contient ce film sont subtils mais troublants, et évoquent à l’occasion les œuvres d’autres cinéastes italiens aussi disparates que Mario Bava, Fellini, et même Vittorio de Sica. Mais c’est la réalisation inventive de Damiani qui donne réellement vie à ce film d’horreur sérieux. (Projection commanditée par Maurice Roy.)
Conférencier invité : Mario DeGiglio-Bellemare est un enseignant spécialisé en cinéma de genre, en traditions grotesques, en manifestation cinématographiques et en éthique des monstres à la faculté des sciences humaines du CEGEP John Abbott à Montréal. Il a récemment publié des articles sur le grand guignol dans le journal « Horror Studies » (5.1) et dans le livre « Recovering 1940s Horror Cinema: Traces of a Lost Decade » (2015), qu’il a coédité. Il a également écrit des articles sur Jean Rollin pour le livre « Global Fear: International Horror Directors » (Intellect, 2016), sur Joe D’Amato dans « Intensities » (2017) et sur Lucio Fulci dans « Monstrum » (2018). Il est aussi l’auteur d’un chapitre sur l’épisode « Orphelines » de Buffy contre les vampires (S5E16) dans l’œuvre d’anthologie nommée « Joss Whedon vs. the Horror Tradition: The Production of Genre in Buffy and Beyond » (2019). Mario a récemment publié un livre intitulé, Grand-Guignol Cinema and the Horror Genre: Sinister Tableaux of Dread, Corporeality and the Senses (Anthem Press, 2023).
Sunday March 26
6:30pm
Cinéma de VA-114
THE WITCH (La strega in amore)
(1966, Italy, 109 min., 16mm, English version) Damiani Damiano
In this leisurely-paced Italian horror film based on a novel by celebrated Spanish writer Carlos Fuentes, the beautiful, beguiling Rosanna Schiaffino plays Aura, the daughter of creepy aging widow played by Sarah Ferrati. The two women live alone together in a crumbling old house in the heart of Rome and lure unsuspecting men to their doom with the promise of passion and unimaginable pleasures. Richard Johnson (The Haunting, Zombi) plays a curious historian named Sergio who answers a newspaper ad requesting someone to “catalogue manuscripts in a private library”. He next finds himself face to face with these two mysterious women. Their dusty, rat-infested library has been neglected for a very long time and they need someone to transcribe the private erotic journals of the long dead master of the house. However, it’s not easy to work when the lovely Aura and her domineering mother keep distracting him. He soon finds himself forgetting his duties as well as becoming entangled in the deadly web of secrets and lies woven by the two women who have entrapped him. The enchantress and the hag have populated folk tales for centuries and in THE WITCH this age old fascination with feminine duality takes center stage.
The black & white film is submerged in shadows and light, surrounded by hazy cityscapes trapped in a maze of long hallways and twisting corridors. The characters of the film are separated by carefully placed props and bound together by long lingering close-ups. Damiani frames most of the action in windows and doorways so the audience becomes voyeurs as well as observers while the entire production is held together by Luis Bacalov’s brilliant score that veers into Afro-jazz at times.
This is a wonderful example of Euro-horror with adult themes and cerebral scares that seem more concerned with nurturing an atmosphere of dread than anything else and it succeeds beautifully. The horrific moments that take place in the film are subtle but disquieting and occasionally bring to mind the work of other Italian filmmakers as diverse as Mario Bava, Fellini and even Vittorio De Sica. But it’s Damiani’s creative direction that really brings this thoughtful horror film to life.
Guest speaker : Mario DeGiglio-Bellemare teaches courses in genre cinema, grotesque traditions, cinematic embodiment, and monster ethics in the Humanities department at John Abbott College in Montréal. He has recently published articles on the Grand-Guignol and cinema in the journal Horror Studies (5.1), and in the book, Recovering 1940s Horror Cinema: Traces of a Lost Decade (2015), for which he is a co-editor. He also has an article on Jean Rollin in the book, Global Fear: International Horror Directors (Intellect, 2016), on Joe D’Amato in Intensities, 2017, and on Lucio Fulci in Monstrum (2018). Also, he has a chapter on the episode “The Body” (S5E16) in an anthology entitled Joss Whedon vs. the Horror Tradition: The Production of Genre in Buffy and Beyond (2019). Mario has recently published a book called, Grand-Guignol Cinema and the Horror Genre: Sinister Tableaux of Dread, Corporeality and the Senses (Anthem Press, 2023).
Dimanche 9 avril
6:30pm
Cinéma de Sève
FAMILY PORTRAITS : Une trilogie américaine
(2003, États-Unis, 103 min., 35mm, VOA) Douglas Buck
Le talentueux réalisateur Douglas Buck pose un regard sans compromis, mais d’une troublante beauté sur les dessous de la société américaine. Le film réunit trois courts-métrages: le choquant Cutting Moments, ainsi que Home et Prologue.»). Cette trilogie porte un regard unique sur la vie moderne qui non seulement ne vous laissera pas indifférent, mais vous en redemanderez! Buck se penche sur une des préoccupations principales de la société américaine: la famille. Cette famille contemporaine qui se bat pour survivre embourbée dans des pratiques religieuses dénuées de sens, d’aliénation et de désespoir spirituel, menace à tout moment de dégénérer dans la violence. Quand on veut décrire le style de Douglas Buck, on pense à Ingmar Bergman, Gaspar Noé et Todd Solondz. Ce sera la copie 35 mm personnelle du réalisateur qui sera projetée. Attention : Contient des scènes d’extrême violence.
Conférencier : Douglas Buck, réalisateur américain de New York et résident de Montréal; FAMILY PORTRAITS (2003), SISTERS (2007) avec Chloe Sevigny, Luc Doillon et Stephen Rea. Dans sa carrière, il a déjà travaillé avec Tom Savini et Abel Ferrera.
Sunday April 9
6:30pm
Cinéma de Sève
FAMILY PORTRAITS: A Trilogy of America
(2003, USA, 103 min., 35mm) Douglas Buck
From acclaimed director Douglas Buck comes an unflinching disturbingly beautiful look at the underbelly of American society. Three separate narratives (including the shocking film festival favorite “Cutting Moments” as well as “Home” and “Prologue”) combine to create a unique trilogy of life today that will leave you devastated… and begging for more. Buck reflects on America’s declared foremost concern today; the family, struggling to survive amidst the cauldron of hollow religious practices, alienation, and spiritual despair threatening at any moment to explode into violence. Ingmar Bergman, Gaspar Noé and Todd Solondz come to mind when trying to describe the director’s style of filmmaking. His own 35mm print will be projected. Warning: Contains scenes of extreme violence.
Guest speaker : Douglas Buck. Originally from New York City, this audacious filmmaker is a regular fixture at the Fantasia International Film festival and has worked with Stephen Rae, Chloe Sevigny, Abel Ferrara and Tom Savini.
Dimanche 23 avril
6:30pm
Cinéma VA-114
DRACULA’S DAUGHTER & DAUGHTER OF THE DRAGON
(1936, É-U., 71 min., 16mm, VOA) Lambert Hillyer (1931, É-U., 69 min, 16mm, VOA) Lloyd Corrigan
Ce double programme met en scène deux “filles des ténèbres”, chacune ayant un père meurtrier et maléfique.
DRACULA’S DAUGHTER est sorti en 1936 et est la suite de DRACULA (1931). Il reprend là où le film de 1931 s’est arrêté, avec le docteur Von Helsing qui a vaincu le comte Dracula, joué par Bela Lugosi. Von Helsing, désormais tenu pour responsable du meurtre du comte, doit convaincre tout le monde qu’il a bien tué un vampire. Puis, lorsqu’une mystérieuse femme de l’ombre arrive à Londres, la situation devient plus compliquée. Ce qui fait de ce film une suite étonnamment bonne, c’est qu’il n’essaie pas de recréer l’original. La Fille de Dracula est une bête divertissante à part entière. Alors qu’on pourrait s’ennuyer du Dracula de Bela Lugosi, ce film réussit à vous distraire de cette absence en ajoutant de nouveaux personnages mémorables avec des dynamiques fascinantes et amusantes. La comtesse Zaleska (la fille de Dracula), interprétée par Gloria Holden, est vampire malgré elle, et fait tout son possible pour être bonne, mais qui est finalement vidée par son héritage tragique. Holden joue si bien ce rôle qu’on s’attache au personnage et que, finalement, sa chute est encore plus déchirante. Comme Lugosi, sa dynamique joyeusement tordue avec les personnages riches en couleur de cette histoire fait de cette suite un régal sanguinaire à regarder.
Le film, avec ses sous-entendus lesbo-érotiques, nous montre les progrès réalisés par l’industrie cinématographique au cours des cinq années qui séparent les deux volets. Il est palpitant, présente un excellent travail sur les personnages, associé à une mise en scène merveilleusement riche et à des dialogues percutants, et le tout se termine par un troisième acte à l’atmosphère amusante. Il n’a peut-être pas le comte Dracula ou les images qui ont fait de DRACULA un classique, mais cette suite de 1936 développe tout ce qui fonctionnait dans le film de 1931 tout en réglant la plupart de ses problèmes.
L’autre film de ce programme double met en vedette la fille d’un autre célèbre méchant. La princesse Ling Moy, une jeune et belle aristocrate chinoise, vit à son insu à côté du Dr Fu Manchu, un génie brillant mais tordu qui cherche à dominer le monde. Elle a une liaison avec Ah Kee, un beau jeune homme qui, à son insu également, est un agent secret chargé de déjouer les odieux complots de Fu Manchu. Il s’avère que Fu n’est pas seulement son voisin de palier, mais aussi (à son insu également !) son père. Lorsqu’elle l’apprendra, prendra-t-elle le parti de son père et tuera-t-elle les hommes qui lui en veulent, ou deviendra-t-elle une héroïne courageuse qui sauvera le monde ?
Réalisé à l’époque de l’âge d’or d’Hollywood, l’intrigue est typique des thrillers à suspense de cette époque et réussit à nous divertir et à nous faire deviner. Si vous devez absolument voir DAUGHTER OF THE DRAGON, c’est pour la légendaire Anna May Wong, d’origine chinoise, dans le rôle principal. Ajoutez à cela la participation d’une autre légende de l’ère du muet. L’acteur japonais Sessue Hayakawa joue l’audacieux agent secret Ah Kee, qui tombe amoureux de la princesse Ling Moy tout en chassant son sinistre père. La présence d’acteurs asiatiques dans les rôles principaux de films hollywoodiens était pratiquement inconnue en 1931. Les personnages asiatiques étaient généralement interprétés par des Blancs en « visage jaune », comme Warner Oland qui joue Fu Manchu dans ce film. Un autre élément à noter est le fait que le personnage de la princesse veut apaiser son père en se déclarant homme afin de devenir le fils que son père aurait souhaité avoir.
Conférencier : Originaire de Croydon, la ville natale en angleterre de David Lean, Peter Rist vit à Montréal depuis plusieurs décennies, principalement en tant que professeur et auteur d’ouvrages sur l’art et la théorie du cinéma. Ayant déjà déclaré que “les années 1930 étaient la meilleure période de l’histoire du cinéma américain”, il est également un fervent admirateur d’Anna May Wong. Attendez-vous à une introduction fascinante !.
Sunday April 23
6:30pm
Cinéma VA-114
DRACULA’S DAUGHTER & DAUGHTER OF THE DRAGON
(1936, U.S., 71 min., 16mm) Lambert Hillyer (1931, U.S., 69 min, 16mm) Lloyd Corrigan
Offered here is a double bill featuring two ‘daughters of darkness’, each having murderously villainous fathers.
DRACULA’S DAUGHTER was released in 1936 and is a sequel to 1931’s DRACULA . It picks where the 1931 film left off , with Doctor Von Helsing defeating Count Dracula, played by Bela Lugosi. Von Helsing, now being held accountable for the count’s murder, must convince everyone that he did indeed kill a vampire. Then, when a shadowy mysterious woman comes to London, the situation becomes a lot more complicated. What makes this film a surprisingly great sequel is that it doesn’t try to recreate the original. Dracula’s Daughter is its own entertaining beast. While you would think you’d miss Bela Lugosi’s Dracula, this film does a good job of distracting you from that absence by adding new memorable characters with fascinatingly fun dynamics. Gloria Holden’s Countess Zaleska (Dracula’s daughter) is a reluctant vampire who’s trying so hard to be good, but is ultimately drained by her tragic bloodline. Holden plays that part so well which makes us root for the character and, in the end, makes her downfall that much more heartbreaking. Like Lugosi, her joyfully twisted dynamic with this story’s colorful cast of characters makes this sequel such a bloodthirsty treat to watch.
The film, with its lesbo-erotic undertones, shows us how much progress the film industry made in the five years between the two installments. It is thrilling, has great character work paired with some wonderfully rich direction and snappy dialogue, and it all comes together in an atmospherically fun third act. It may not have Count Dracula or the imagery that made DRACULA a classic, but this 1936 sequel expands on everything that worked in that 1931 film while fixing most of its issues in the process.
The other offering on this double bill features the daughter of another famous villain. Princess Ling Moy, a young and beautiful Chinese aristocrat who lives next door, unbeknownst to her, to Dr. Fu Manchu, a brilliant but twisted genius who is out to rule the world. She is involved with Ah Kee, a handsome young man, who also unbeknownst to her, is a secret agent out to thwart the heinous plots of Fu Manchu. As it turns out, Fu is not only her next-door neighbor, he is (also unbeknownst to her!) her father. When she finds out, will she take her father’s side and murder the men out to get him, or will she become a brave heroine and save the world?
Made during Hollywood’s Golden Age, its plot is typical of the mystery thrillers of that era and does a decent job of keeping us entertained and guessing. Why you really need to see DAUGHTER OF THE DRAGON is for legendary Chinese-American Anna May Wong in the lead role. Add to that, the co-starring of another legend of the silent era. Japanese actor Sessue Hayakawa plays the daring secret agent Ah Kee, who falls in love with Princess Ling Moy while hunting her sinister father. Having Asian actors in lead roles in Hollywood films was nearly unheard of in 1931. Asian characters were usually played by Whites in yellow-face, such as Warner Oland who plays Fu Manchu in this one. One more element worth noting is the princess character wanting to fully appease her father by declaring herself a male so that she may become the son her father wishes he had.
Guest speaker: Orginally from the English town of Croydon, the home town of David Lean, Peter Rist has lived in Montreal for several decades now, mostly as a very well-respected professor and writer of cinema art and theory. Once declaring that “the 1930s was the best period in the history American film”, he is also an avid fan of Anna May Wong. Expect a fascinating introduction!.
Dimanche 7 mai
6:30pm
Cinéma de Sève
THE ODD ONE DIES
(1997, Hong Kong, 89 min., 35mm, VOSTA) Johnnie To & Patrick Yau
Un jeune homme, désenchanté, impertinent et asocial, survivre dans les bas-fonds de Hong Kong grâce au jeu et à la petite délinquance. Se cherchant du travail, il accepte le contrat de terroriser un mauvais payeur en le battant violemment. Après une nuit entière à jouer avec l’avance du contrat, il gagne une énorme somme d’argent et décide de sous-traiter son contrat. Il offre le contrat à une jeune femme récemment libérée de prison pour meurtre, dont le désenchantement est encore plus sombre que le sien. Elle accepte le contrat et ses risques. Très rapidement, la réussite de cet acte de violence pourtant simple se complique quand des individus absurdes et surréalistes, produits des bas-fonds obscurs de Hong Kong s’en mêlent. Pour couronner le tout, nos deux jeunes désenchantés tombent amoureux. Bientôt, la réussite de leur mission est sérieusement menacée, mais doit être menée à bien à tout prix. Leurs vies en dépendent!
The Odd One Dies est un des meilleurs films de la nouvelle vague de cinéma indépendant de la fin des années 90 à Hong Kong. Peu bavard, cette œuvre ironique s’amuse à démolir les figures héroïques stéréotypées habituellement présentées dans les films de gangsters asiatiques. Son style visuel extrêmement artistique est libre des contraintes commerciales de ses contemporains plus grand public. Ce thriller néo-romantique fait penser à À bout de Souffle de Jean-Luc Godard, campé dans le Hong Kong post-moderne à l’aube de sa rétrocession à la Chine. C’est un conte de fées pour parias sociaux rempli d’une absurdité hilarante et poétique. Takeshi Kaneshiro (Chungking Express, House of Flying Daggers) joue le rôle du jeune rebelle dans une performance qui ferait l’envie de James Dean. Venez découvrir cette perle rare comme elle a été découverte pour la première fois il y a 25 ans à l’édition 1998 du Festival Fantasia de Montréal, en version 35 mm. (Texte descriptif utilisé avec la permission du Festival de films Fantasia)
Conférencier : En plus d’être producteur, réalisateur et scénariste, Julien Fonfrède programme actuellement sa populaire section Temps 0 dans le cadre du Festival du Nouveau Cinéma. Ce qui fait de lui la personne idéale pour présenter THE ODD ONE DIES, c’est qu’il l’a découvert en tant que programmateur du Festival Fantasia en 1997. Le voici, 25 ans plus tard, pour nous dire pourquoi ce film étonnant mérite d’être revu.
Sunday May 7
6:30pm
Cinéma de Sève
THE ODD ONE DIES
(1997, Hong Kong, 89 min., 35mm, Cantonese with English subs) Johnnie To & Patrick Yau
A disenchanted youth, impertinent and anti-social, does what he can to survive in the Hong Kong underworld of gambling and petty crime. Looking for work, he accepts a contract to threaten a debt-ower with a savage beating. After spending a night of gambling with his advance fee, he ends ip the winner of a monstrous sum of cash and decides to sub-contract the violent job. He finds the perfect foil in a young woman, recently released from prison on a murder charge, and with an even bleaker outlook on life than his own. She decides to undertake the risks and complete the mission. But soon enough, the violently simple task becomes complicated by the involvement of a surreal and absurd cast of characters born in the dark Hong Kong underground. Adding to it even more, the two caustic street urchins find themselves falling in love. Soon, the completion of their paid assignment is in serious jeopardy and must be seen through at all costs. Their lives depend on it!
Let it be known that THE ODD ONE DIES represents the best of what the late 90s new wave of Hong Kong independent cinema had to offer. Hardly wordy, this ironic work playfully knocks down stereotypical heroic figures we usually see in Asian gangster films. It uses an extremely artistic visual style free from the commercial restraints of its more mainstream contemporaries. This neo-romantic thriller is like Jean-Luc Godard’s BREATHLESS set in post-modern Hong Kong on the cusp of the reversion to China, a fairy tale for social outcasts filled with hilarious, poetic absurdity. Takeshi Kaneshiro (Chungking Express, House of Flying Daggers) plays the young rebel in a great performance that would be the envy of James Dean. Come experience this exceedingly rare gem the way it was first seen 25 years ago at the 1998 edition of Montreal’s Fantasia Film Festival; as a 35mm print. (Descriptive text used by permission of the Fantasia Film Festival)
Guest speaker: Besides being a film producer, director and writer, Julien Fonfrède presently programs his popular Temps 0 section for the long-running Festival du Nouveau Cinéma. What makes him the ideal person to introduce ODD ONE DIES is that he discovered it as a programmer for the Fantasia Film Festival back in 1997. Here he is, 25 years later, to tell us why this amazing film worth revisiting.
Samedi 20 mai
18h
Église St-Georges
THE GENERAL de Buster Keaton avec musique LIVE
(1926, US, 68 min., 16mm, VOSTA) Buster Keaton & Clyde Bruckman
+ THE BALLOONATIC de Buster Keaton (1923) 100 ans après sa sortie!
Après avoir été rejeté par l’armée pendant la guerre civile américaine, un mécanicien de train doit, à lui seul, récupérer sa locomotive bien-aimée, “The General”, après quand celle-ci est saisie par des espions, et la ramener à travers les lignes ennemies. Tout en essayant de conquérir sa bien-aimée, Annabelle-Lee, et en obtenant une médaille pour sa bravoure.
Près de 100 ans après sa sortie, l’une des plus grandes comédies muettes de tous les temps fait toujours rire les spectateurs. Des frissons à vous couper le souffle vous attendent en regardant Buster Keaton réaliser toutes ses cascades les plus dangereuses. Il n’y a pas de meilleure façon de l’apprécier qu’avec un public qui rit avec lui. Des bobines de films argentiques seront projetés sur grand écran dans une magnifique église gothique. Nos artistes musicaux : Andrei Castanon au piano, Parker Bert aux percussions et Beth McKenna aux instruments à vent.
Conférencière : Ryan Barnett est un écrivain et un producteur créatif basé à Montréal. Il est l’auteur de Buster : A Life in Pictures et The Raftsmen. Son travail a été installé dans des musées, présenté à la télé et à la radio de CTV et de CBC, dans le Globe & Mail, le National Post, Canada’s History, Canadian Geographic et des dizaines d’autres publications. Ryan est également le producteur et l’hôte de la série de podcasts Once Upon a Time in Hollywood North.
Bière, boissons gazeuses, ‘pop-corn’ et friandises disponibles.
Billets : 25$, 20$ (étudiants & 65+) 15$ (12 ans et moins) taxes incl.
Église St-Georges, 1001 ave, des Canadiens-de-Mtl. (métro Lucien l’Allier ou Bonaventure, près du Centre Bell) Les portes ouvrent à 17h.
Samedi 20 mai
21h30
Église St-Georges
L’HOMME À LA CAMÉRA avec musique LIVE
(1929, URSS, 68 min., 16mm) Dziga Vertov
+ PARIS QUI DORT (1925) de René Clair + court métrage surprise.
Le cinéaste libre Dziga Vertov se promène dans quatre villes dynamiques de l’Union soviétique (dont Ukraine) des années 1920, caméra et trépied en bandoulière, pour documenter la vie urbaine de la manière la plus créative qui soit. Entre documentaire et art cinématographique, ce film éblouissant est un spectacle visuel au rythme effréné, comme vous n’en avez jamais vu. Et attendez d’entendre l’accompagnement musical que nous vous avons concocté ! Morgan Paige Melbourne au piano, Parker Bert aux percussions, plus un violoncelliste dans une belle église gothique. Il sera précédé d’un film de science-fiction surréaliste et comique réalisé en France par René Clair et d’un court-métrage surprise de l’époque du muet, rarement projeté ailleurs. Ce programme est à ne pas manquer !
Bière, boissons gazeuses, ‘pop-corn’ et friandises disponibles.
Billets : 25$, 20$ (étudiants & 65+) 15$ (12 ans et moins) taxes incl.
Église St-Georges, 1001 ave, des Canadiens-de-Mtl. (métro Lucien l’Allier ou Bonaventure, près du Centre Bell) Les portes ouvrent à 20h30 heures.
Saturday May 20
6pm
St. George’s Anglican Church
Buster Keaton’s THE GENERAL with LIVE musicians
(1926, US, 68 min., 16mm, English intertitles) Buster Keaton & Clyde Bruckman
+ Buster Keaton’s THE BALLOONATIC (1923) 100th anniversary screening!
After being rejected by the military during the American Civil War, a train engineer must single-handedly recapture his beloved locomotive, ‘The General’, after it is seized by spies and return it through enemy lines. All while trying to win over his sweetheart, Annabelle-Lee, by earning a medal for his bravery.
Nearly 100 years after its original release, one of the greatest silent-era comedies of all time still has audiences rolling in laughter. Edge-of-your-seat thrills come from watching Buster Keaton perform all of his own truly dangerous stunts. There’s no better way to enjoy it that with a crowd laughing along. Vintage archival film prints to be projected onto a large screen in a magnificent gothic church. Our musical artists: Andrei Castanon on piano, Parker Bert on percussion and Beth McKenna on wind instruments.
Guest speaker: Ryan Barnett is a Montreal-based writer and creative producer. He is the author of Buster: A Life in Pictures and The Raftsmen. His work has been installed in museums, featured on CTV, CBC television and radio, in The Globe & Mail, National Post, Canada’s History, Canadian Geographic and dozens of other publications. Ryan is also the producer and host of the podcast series Once Upon a Time in Hollywood North.
Beer, soft drinks, popcorn and sweets available..
Tickets: $25, $20 (students & 65+) $15 (ages 12 and under) taxes incl.
St. George’s Anglican Church 1001 ave, des Canadiens-de-Mtl. (Lucien l’Allier or Bonaventure metros, near the Bell Centre) Doors open at 5pm.
Saturday May 20
9:30pm
St. George’s Anglican Church
MAN WITH A MOVIE CAMERA with LIVE musicians
(1929, USSR, 68 min., 16mm) Dziga Vertov
+ PARIS QUI DORT (1925) by René Clair + added surprise short.
Free-wheeling filmmaker Dziga Vertov wanders around four busy cities in the 1920s Soviet Union (and Ukraine) with a camera and tripod slung over his shoulder, documenting urban life in the most creative ways imaginable. Part documentary and part cinematic art, this dazzling film is a fast-paced visual spectacle unlike anything you’ve ever seen. And wait until you hear the musical accompaniment we have lined up for you! Morgan Paige Melbourne on piano, Parker Bert on percussion, plus a cellist. To be preceded by a comedic surrealist Science Fiction piece from France by Rene Clair plus a surprise silent-era short that rarely ever screens anywhere. Vintage archival film prints to be projected onto a large screen in a magnificent neo-gothic church. This program is not to be missed!
Beer, soft drinks, popcorn and sweets available.
Tickets: $25, $20 (students & 65+) $15 (ages 12 and under) taxes incl.
St. George’s Anglican Church 1001 ave, des Canadiens-de-Mtl. (Lucien l’Allier or Bonaventure metros, near the Bell Centre) Doors open at 8:30pm.
Dimanche 21 mai
6:30pm
Cinéma de Sève
C.R.A.Z.Y.
(2006, Canada, 129 min., 35mm, VOF) Jean-Marc Vallée
Dans une banlieue ouvrière de Montréal, Zach, (Émile Vallée, enfant et Marc-André Grondin, adolescent) est le quatrième de cinq frères élevés par Gervais, un père très autoritaire (Michel Côté), et par Laurianne, une mère plus ou moins croyante (Danielle Proulx). La mère croit que son fils chéri, né le même jour que le Christ, a des pouvoirs de guérison magiques et que de grandes choses l’attendent. Zach, quant à lui, tente tout simplement de survivre dans l’impitoyable monde dans lequel il se débat avec ses frères, tout en essayant d’assumer son homosexualité et en recherchant l’affection de son père, qu’il aime profondément. Zach s’en va à Jérusalem afin de “ trouver” l’amour et le respect de son père et trouve le réconfort dans la musique de David Bowie, Pink Floyd et des Rolling Stones.
Réalisé avec beaucoup de verve et d’honnêteté par Jean-Marc Vallée, C.R.A.Z.Y. est un drame introspectif doux-amer plein d’humour. Avec un scénario accrocheur rempli de nostalgie, des interprètes de très grande qualité, une trame sonore exceptionnelle et une solide mise en scène, les spectateurs se sont reconnus dans cette œuvre à la fois épique, intimiste et personnelle. Ce film réussit à divertir tout en chroniquant la vie quotidienne d’une famille québécoise.
Venez découvrir ce classique du cinéma québécois de la meilleure façon possible: une copie 35 mm presque neuve. Vous seriez C.R.A.Z.Y de manquer ça!
Conférencière : À annoncer.
Sunday May 21
6:30pm
Cinéma de Sève
C.R.A.Z.Y.
(2006, Canada, 129 min., 35mm, Original French with no subs) Jean-Marc Vallée
In a working-class suburb of Montreal, Zach, played as a child by Émile Vallée and as a teenager by Marc-André Grondin, is the fourth of five brothers raised by Gervais, a very bossy father played by Michel Côté, and by Laurianne, a somewhat devout mother played by Danielle Proulx. The mother believes that her beloved son, born on the same day as Christ, has magical healing powers and is destined for great things. Zach, on the other hand, is simply trying to survive in the cutthroat world of the brothers’ struggle, while trying to come to terms with his homosexuality and ingratiate himself with his father, whom he loves deeply. Zach travels to Jerusalem to “find” his father’s love and respect by seeking solace in the music of David Bowie, Pink Floyd and the Rolling Stones.
Directed with great verve and honesty by Jean-Marc Vallée, C.R.A.Z.Y. is a bittersweet introspective drama brimming with humor. With a seductively nostalgic script, top-notch acting, an exceptional soundtrack and confident direction, this epic, intimate, personal and relatable work manages the rare feat of combining successful entertainment, accessibility and a chronicle of everyday life in Quebec in one film.
Here is an opportunity to discover this great classic of Quebec cinema in the best way possible: as a like-new 35mm print. That’s something you’d be crazy to pass up!
Guest speaker: To be announced
Dimanche 4 juin
6:30pm
Cinéma VA-114
MIRACLE MILE
(1988, États-Unis, 87 min., 35mm, VOA) Steve De Jarnatt
Sur Miracle Mile, un tronçon d’autoroute de Los Angeles près des fosses à bitume préhistoriques de LaBrea, le tromboniste Harry Washello (Anthony Edwards) arrive en retard à un rendez-vous galant avec Julie Peters (Mare Winningham), la fille de ses rêves. Devant arriver à minuit, il arrive au restaurant à 4h30 du matin. Une cabine téléphonique se met à sonner. Il répond et l’appel est d’un soldat paniqué, assigné à une quelconque base de missiles qui prétend que la troisième guerre mondiale est imminente. Confus, mais à moitié convaincu, il partage la nouvelle avec les autres clients du restaurant et la panique se répand éventuellement dans toute la ville à mesure que l’heure zéro approche. Le reste du film se déroule plus ou moins en temps réel, alors qu’Harry tente de traverser une ville qui s’effondre rapidement dans le but de retrouver Julie et de passer les derniers moments de sa vie avec sa bien-aimée.
Ce film est le précurseur de nombreux thrillers apocalyptiques parus depuis sa modeste sortie en salle en 1988. Il réussit à convaincre le spectateur, particulièrement dans le dernier acte, de l’imminence de la fin du monde grâce à un style narratif prenant et énergique.
Ce film est rapidement devenu un film culte très apprécié des cinéphiles et on comprend rapidement pourquoi : il est unique, car il n’a pas hésité à tomber dans la surenchère dans un relativement bref, mais intense 90 minutes. De Jarnatt a assemblé un groupe de personnages hétéroclites, mais tous de fiers citoyens de la Cité des Anges. Le film oscille habilement entre comédie romantique et scènes d’action sombres et violentes. Il en résulte une critique sociale décapante, toujours pertinente trente ans plus tard.
Malgré une impression de film à grand déploiement, ce film a été tourné avec un petit budget. Sa cinématographie dominée par une habile Steadicam et de magnifiques plans d’ensemble laisse bouche bée. Le réalisateur et le directeur de la photographie ont merveilleusement bien capturé l’état d’esprit frénétique de Harry et Julie.
Venez le voir sur le grand écran du cinéma et préparez-vous à être soufflé au fond de la salle !
Conférencièr : Steve De Jarnatt, le réalisateur du film, (via Zoom)
Sunday June 4
6:30pm
Cinéma VA-114
MIRACLE MILE
(1988, U.S., 87 min., 35mm) Steve DeJarnatt
On Miracle Mile, a stretch of Los Angeles freeway near the prehistoric LaBrea tar pits, trombonist Harry Washello (Anthony Edwards) has just overslept and missed a late-night date with Julie Peters (Mare Winningham), the girl he has been looking for all his life. Turning up at 4.30 a.m. at the diner where he was due to meet her at midnight, he answers a ringing call in a phone booth and receives a panic-stricken message from a soldier in a missile silo somewhere who claims that World War III is going to start within the hour. Unsure but half-convinced, he shares the news with the rest of the late-nighters in the diner, and gradually the ripples of panic spread throughout the city as zero hour approaches. The rest of the film unfolds more or less in real time, as Harry attempts to traverse the rapidly crumbling city in an effort to find Julie and spend the last remaining moments of life together and happy.
There’s a conviction to the storytelling, especially in the final act, that feels alive and bracing, and the film serves as a unique precursor to any number of end-of-times thrillers that have been released over the years since Miracle Mile’s low-profile theatrical release in 1988.
The film has become a massive cult movie favorite with cinephiles throughout the years, and it’s easy to see why: there’s nothing quite like it and few films dare to pack in as much as this one does into its slim but engrossing 90 minute run-time. De Jarnatt created a lively cross-section of distinct characters who all feel oh-so-Los Angeles while the film’s narrative swerves back and forth between comedy, romance, surprisingly dark and violent action, and pointed social commentary which still feels relevant to this day.
Clearly shot on a low budget, it feels much bigger, with slick steadicam-dominated cinematography with some brilliant long takes that boggle the mind. It’s amazing how director and cinematographer captured the restless spirit of both Harry and Julie’s characters.
Come see it on the theatrical big screen and prepare to be blown to the back of the room!
Guest speaker: The director himself, Steve De Jarnatt (via Zoom)